Les minorités sexuelles sont des êtres humains et ont aussi des droits

Article : Les minorités sexuelles sont des êtres humains et ont aussi des droits
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7 septembre 2022

Les minorités sexuelles sont des êtres humains et ont aussi des droits

Depuis quelques années, nous constatons une démocratisation accrue des problématiques en lien avec la sexualité dans nos sociétés. Des sujets sexuels qui autrefois étaient des questions taboues commencent par être objets de débats. Aussi, certaines personnes se découvrent une autre orientation sexuelle. De ce fait, les normes religieuses et traditionnelles adoptées par les sociétés s’effondrent petitement et laissent place aux normes nouvelles.

Pourtant, beaucoup de personnes n’acceptent pas encore ces nouveautés. Elles se battent toujours pour maintenir les normes anciennes ; parfois, aux mépris des droits humains. En effet, au nom des normes religieuses et traditionnelles anciennes, certaines personnes choisissent la voie de l’intolérance et des violations des droits humains de leur semblable. C’est ainsi que ces dernières années, on a connu une multitude d’actes d’intolérance et de violation des droits humains à l’égard des minorités sexuelles.

Souvent, ces situations d’intolérance et de violation des droits humains sont l’œuvre de personnes mal informées ou moins éduquées sur les questions de droits humains et de tolérance. Il est alors nécessaire et même impérieux de s’investir dans la sensibilisation et l’éducation aux droits humains en général et en particulier la tolérance envers les minorités sexuelles.

Qui constituent les minorités sexuelles ?

image montrant le cigle LGBTQ
by pexels

Les minorités sexuelles sont un groupe de personnes dont l’orientation sexuelle ou les pratiques sexuelles diffèrent de celles que la société dans laquelle ils vivent considère comme normes. Ainsi, nous avons par exemple : des lesbiennes, gays, bisexuel.le.s, transgenres, intersexes, et « queer » communément appelés les LGBTQIA+. Étant donné que leurs orientations sexuelles diffèrent de la majorité, on les classe vulgairement dans la catégorie des « minorités sexuelles ».

Au Bénin, ces groupes de personnes existent également, et ce, depuis plusieurs années. Mais, les pesanteurs culturelles et sociétales font qu’ils sont restés pendant longtemps dans l’ombre par peur des regards et des jugements intolérants de la société.

En effet, la société béninoise est fortement dominée par la tradition et les religions chrétiennes. Cet état de choses fait qu’une grande partie de la population n’accepte pas, sinon rejettent systématiquement de leur environnement les personnes soupçonnées d’appartenir aux minorités sexuelles.

Cette intolérance et ce dégoût poussent malheureusement certains à dépasser les limites du vivre ensemble pour porter atteinte aux droits de ces personnes. Ces dernières années, le Bénin a enregistré à cet effet un grand nombre d’atteintes aux droits des personnes LGBTQIA+.

Il est alors aujourd’hui plus que jamais important d’expliquer aux populations la nécessité de respecter les droits humains des personnes appartenant aux différentes catégories de minorités sexuelles.

La nécessité pour le respect des droits des minorités sexuelles ?

Avant tout, il est primordial de préciser que les droits humains sont les prérogatives que nous avons tous du simple fait que nous sommes des êtres humains. Ce sont des droits avec lesquels nous naissons et qui disparaissent avec nous. Ils sont sans frontière et sans discrimination.

Cela voudra dire que, peu importe la nationalité; le sexe; le lieu de résidence; l’origine; la religion; la couleur; la langue ou autre critère; la jouissance des droits de l’homme se fait sur un pied d’égalité. Qui plus est, les droits humains sont universels; inaliénables; interdépendant; indivisibles et imprescriptibles. Ils ne sont pas l’apanage d’une catégorie de personne. Ainsi, il n’existe pas en réalité des droits humains dits droits des minorités sexuelles et des droits pour les autres. 

En effet, le premier alinéa de l’article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme dispose que : « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune; notamment de race, de couleur, de “sexe”, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion; d’origine nationale ou sociale; de fortune; de naissance ou de toute autre situation. ».

Mieux, l’article 26 de la constitution béninoise dispose que : « L’État assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de “sexe”, de religion; d’opinion politique ou de position sociale. »

On comprend aisément que les instruments de protection des droits humains, tant au plan international que national sont unanimes sur le principe d’universalité des droits humains. Les droits humains n’ont alors pas de genre.

Les membres de minorités sexuelles sont avant tout des êtres humains. La seule différence est que ces personnes ont choisi une orientation sexuelle différente de celle à laquelle nous étions habitués. Toutefois, chaque être humain est unique de par plusieurs facteurs : c’est de la diversité. C’est cette diversité de sexe ou de genre, de couleur de peau, de goût; et autre qui fait de chacune et chacun d’entre nous une personne unique. Il est donc nécessaire que nous apprenions à accepter les autres dans leur diversité; avec leurs différences, et leur unicité.

Dans notre contexte, il est déjà difficile de faire respecter nos droits humains par les gouvernants. Nous ne rendons service à personne par notre intolérance qui conduit aux violations des droits de nos semblables. Pire, nous nous exposons à des sanctions judiciaires.

Quelles sont les sanctions en cas violation des droits des minorités sexuelles ?

Comme nous avons commencé par le dire, les minorités sexuelles ont les mêmes droits que tous les autres êtres humains. Ce sont des êtres humains et des citoyens au même titre que tout le monde.

À chaque fois que les droits des minorités sexuelles sont violés, soit par l’État ; soit par un individu agissant au nom de l’État ou par l’individu agissant pour son propre compte; ils ont le droit de saisir les juridictions compétentes pour demander réparation de préjudices subis.

Toutes les fois que les juridictions compétentes sont saisies d’une pareille affaire, les juges ne regardent pas l’orientation sexuelle de la victime pour rendre sa décision et punir. Ils regardent plutôt les faits et les preuves.

En effet, au Bénin nous avons déjà eu plusieurs décisions de justice impliquant des minorités sexuelles où les juges ont dit le droit sans considération de l’orientation sexuelle des victimes.

À titre illustratif, le 30 juin 2021, le tribunal de première instance de Cotonou a rendu une décision condamnant un jeune homme à 12 mois d’emprisonnement; dont six mois avec sursis, pour coups et blessures volontaires. Selon les faits, la personne dont la culpabilité a été établie faisait partir d’un groupe d’homme qui avait agressé trois femmes transgenres.

Ces dernières ont été forcées de se dévêtir avant d’être rouées de coups et détroussées par ce groupe d’hommes dans un bar de Cotonou. Ces derniers ont filmé l’agression et diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux.

Cette décision de justice parmi tant d’autres prouve que nul n’a le droit de porter atteinte aux droits de son semblable en raison de son orientation sexuelle.

Les minorités sexuelles sont nos frères nos sœurs, nos enfants, nous devons travailler à les protéger et à respecter leurs droits. Nous nous exposons à des sanctions judiciaires en violant leurs droits.

Fréjus ATTINDOGLO

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Commentaires

Veivra Iye Darfine Noel
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Salut! En vérité, je suis contre toutes les formes d'injustices, de maltraitances, d'actes humains, etc. maison ce qui concerne la protection de ce que vous appelez minorité sexuelle, je prends une distance astronomique. Par ma culture (africaine et tchadienne à la base) et ma religion (chrétienne et plus précisément catholique), l'homosexualité est une abomination. En tant qu'un Africain et surtout Tchadien, j'ai déjà tellement de maux qu'il ne faut plus en rajouter. Au contraire, au lieu de défendre les droits des "désorientés(es) sexuels(les)", pourquoi ne pas leur faire comprendre leur dysfonctionnement sexuel? Au commencement, Dieu créa l'homme et ensuite voyant qu'il est seul, IL lui donna une compagne semblable à lui mais pas de même sexe. Je suis désolé pour cette lutte que vous menez. Avez-vous déjà vu les animaux de même sexe s'accoupler? Pourquoi défendez-vous ce que même les animaux (sauvages) ne le font pas?