Mon expérience en tant que jeune délégué à l’Assemblée Mondiale d’Amnesty International
Chaque année, Amnesty International tient son Assemblée Mondiale qui est la réunion des dirigeants des sections de plus de 60 pays pour discuter et prendre des décisions sur la vie de l’organisation au niveau mondial. Un quota est réservé aux jeunes chaque année pour participer aux discussions lors de ce rassemblement mondial du mouvement. Cette année, j’ai eu l’occasion de participer à cette rencontre internationale en qualité de délégué jeune venu du Bénin. Plusieurs autres jeunes ont pris part à cette rencontre qui s’est tenu en présentiel du 4 au 6 août 2023 à Bruxelles (Belgique). Ce fut un long processus de préparation avant la rencontre soldée par une expérience fantastique.
Un long processus de préparation avant l’assemblée mondiale
L’assemblée Mondiale est une réunion de grande importance. C’était la première fois que les dirigeants du mouvement se retrouvaient en présentiel depuis la covid-19. C’était aussi la première fois que les jeunes délégués de cette année participaient à une telle rencontre. Il est donc nécessaire de nous préparer de façon convenable à cet événement. Le processus de préparation aura duré environ six (06) mois. Pendant ces mois, nous avions tenu plusieurs réunions en ligne, qui nous ont d’abord permis de nous connaître, de comprendre la gouvernance d’Amnesty International. Nous avions été aussi formés pendant ces 06 mois sur la prise de parole en public et sur comment aborder les dirigeants lors de cette rencontre pour passer nos messages. Pendant ce processus de préparation, nous avions participé au forum régional à Dakar. Ce forum avait pour objectif de discuter des points proposés par le Comité préparatoire et préparer les dirigeants à la prise de décision lors de l’Assemblée mondiale. Avant ce forum régional, nous avons été préparés et outillés par la coordonnatrice régionale jeune Camille Cortez afin de tirer le meilleur de cet espace de discussion. Nous avons organisé aussi plusieurs réunions de consultation avec les autres jeunes de la sous-région dans le but de prendre en compte leurs opinions dans nos prises de parole et dans nos propositions au sein du forum régional et de l’Assemblée Mondiale. En somme, ce long processus de préparation a été très utile, et m’a permis personnellement d’avoir une idée d’avance de ce à quoi peuvent ressembler ces rencontres avec les dirigeants de l’organisation au niveau régional et mondial. Cette préparation m’a permis aussi d’être moins stressé lors de ces rencontres, surtout au moment de mes prises de parole devant ces dirigeants. Elle m’a permis surtout de vivre une expérience formidable lors de l’assemblée mondiale.
Mes expériences personnelles lors de cette rencontre
L’Assemblée Mondiale a été pour moi un moment d’apprentissage et un moment de rencontre. J’ai été agréablement touché par l’implication des jeunes dans l’organisation de cette rencontre. Dans les discussions, même avec les sujets les plus sensibles, il n’y avait pas de discrimination dans la prise de parole entre les dirigeants et les jeunes. On ne pouvait pas distinguer les jeunes des adultes. Tout le monde était mélangé. L’autre fait manquant de cette rencontre, c’est la journée des jeunes qui s’est tenue la veille du lancement des travaux de l’assemblée mondiale. Pendant une journée, les jeunes délégués ont eu le temps de discuter entre eux sur leur priorité et faire des propositions. Nous avons également eu l’occasion de discuter avec les membres du bureau exécutif international. Ils sont venus passer quelques minutes avec nous pour nous écouter et discuter avec nous sur nos priorités. Cependant, les jeunes auraient aimé passer une demi-journée ou toute une journée avec ces responsables afin d’avoir le temps de passer en revue ensemble avec eux toutes nos priorités. L’un des moments forts, donc je me rappellerai certainement toute ma vie, c’est d’avoir partagé un panel de discussion avec Agnès CALLAMARD, Secrétaire Générale d’Amnesty International. Nous avions discuté sur la Démocratie et les droits humains dans le monde, je suis resté admiratif de son fair-play et de son sens de l’écoute. J’ai réussi ce panel de discussion grâce au coaching que j’ai reçu de Lorraine DEGRUSON responsable, de toute son équipe et grâce au soutien que j’ai reçu de tous les jeunes présents. En résumé, ce fut une expérience unique de prendre la parole devant tous ces dirigeants et au côté d’Agnès CALLAMARD. Mais au-delà de ce panel, plusieurs autres espaces de discussion ont été réservés aux jeunes, par exemple, le forum de discussion sur les jeunes et la gouvernance. Pour finir, cette rencontre a été clôturée par un émouvant message des jeunes adressé aux dirigeants présents sur les priorités et des défis des jeunes au sein du mouvement. Je reste profondément surpris de toute la place que les jeunes ont pu occuper dans cet espace de discussion même si nous étions en une très grande minorité, une vingtaine de jeunes sur environ 150 participants.
Les fruits de cette rencontre internationale
Cette rencontre m’a permis de rencontrer de formidables personnes partageant les mêmes passions que moi, une passion pour les droits humains. Après rencontre, j’ai eu l’occasion de collaborer avec plusieurs jeunes d’autre section. J’ai été invité par Amnesty Algérie pour discuter en ligne les jeunes militants d’Algérie sur le militantisme lors de leur forum jeune, j’étais très heureux de pouvoir parler à tous ces jeunes. Lors de ma dernière visite en France, j’ai été accueilli par Ana AIELLO, jeune militante à Amnesty France, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs militants de Amnesty Marseille, j’ai aussi l’opportunité de tenir un stand lors d’un village des associations pour proposer aux visiteurs de signer quelques pétitions. Ce fut un exercice passionnant de convaincre des inconnus à prendre à action pour d’autres personnes inconnues victimes de violation des droits humains. J’ai compris que les difficultés à convaincre les gens sont les mêmes au Bénin qu’en France, et qu’il existe partout des personnes qui n’ont pas encore compris la mission de l’organisation et garde encore des préjugés sur le travail du mouvement. On ne doit pas se fatiguer de leur expliquer avec amour le travail de l’organisation. J’ai eu également la chance d’intervenir sur un panel de discussion en ligne avec Amnesty Thaïlande, pour raconter mon expérience lors de l’Assemblé Mondiale et pour parler également des difficultés que rencontrent les jeunes défenseurs des droits humains en Afrique. En somme, l’assemblée mondiale m’a permis de rester en contact avec plusieurs jeunes et de collaborer sur divers projets.
Quelle perspective après l’Assemblée Mondiale
Ma participation en tant que jeune délégué à l’Assemblée Mondiale m’ouvre assez de perspectives prometteuses pour l’avenir et pour mes projets en matière de militantisme pour les droits humains. L’une des premières perspectives est de continuer d’être actif au sein de ma section sur les diverses activités. Le processus de préparation, y compris la formation à la prise de parole en public, a renforcé mes compétences en communication et en plaidoyer, c’est donc l’occasion de me rendre disponible pour les prochains délégués jeunes de ma région ou d’ailleurs pour les aider à préparer leurs participations. Enfin, c’est le moment de faire profiter les jeunes de ma section et de ma région à ce réseau de personnes que j’ai pu former lors de l’AM pour plus d’impact en faveur des droits humains.
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