Quand le numérique s’impose dans l’éducation des jeunes aux DSSR

Article : Quand le numérique s’impose dans l’éducation des jeunes aux DSSR
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1 octobre 2022

Quand le numérique s’impose dans l’éducation des jeunes aux DSSR

Les Droits à la Santé Sexuels et Reproductive (DSSR) constituent l’un des droits les plus fondamentaux de l’Homme. Ces droits prennent en compte plusieurs autres droits tels que : le droit à la santé, le droit de disposer de son corps; sans oublié le droit à l’avortement; et le droit à un environnement sain. Aujourd’hui, avec l’avènement du numérique, tous les droits dont nous bénéficions hors internet sont transportés sur internet, au point où l’accès à internet aussi devient un droit humain. 

En effet, les jeunes sont ceux qui ont compris en premier l’utilité du numérique et qui d’ailleurs usent mieux de ce droit d’accès à internet. C’est cela qui leur a valu ces dernières années les surnoms « génération tête baissée » ou « génération internet ». Cependant, ces jeunes ont une pratique numérique très diversifiée. Beaucoup font de l’utilisation de cet outil un moyen de divertissement (jeux en ligne; écouter et télécharger de la musique; films; discuter avec les amis; etc..). Pour d’autres, c’est un moyen de recherche d’informations et d’actualités. Enfin, il y a une minorité qui utilise cet outil pour leur business. Ainsi, les centres d’intérêt sur le numérique sont très diversifiés; mais l’éducation aux DSSR doit pouvoir trouver une place derrière chaque centre d’intérêt.

des jeunes et les réseaux-sociaux
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Le numérique, un moyen efficace pour l’éducation des jeunes aux DSSR

Il est difficile aujourd’hui de parler d’éducation sans numérique encore lorsque la cible est la jeunesse. Avec le temps le numérique s’est imposé comme l’un des moyens les plus efficaces pour éduquer les jeunes soit en bien ou en mal. De plus en plus, on a l’impression que l’éducation qu’offre le numérique impacte encore plus la vie des jeunes, surtout des adolescents que l’éducation familiale. Les jeunes préfèrent aller chercher une information en ligne; sur Google; sur Facebook; que de la demander à leurs parents ou à une personne âgée. Pour eux, tout ce qui se trouve sur le net est une vérité absolue. Ils considèrent que le numérique est plus intelligent que leurs propres parents. Dernièrement, on a connu plusieurs applications de chat-conseil ou des groupes sur les réseaux sociaux qui permettent aux jeunes de venir poser leur problème, de raconter leur vie quotidienne et de recevoir en retour des conseils.

Étant donné que les questions sexuelles continuent d’être taboues dans notre société, les jeunes se sentent alors à l’aise à en parler sur le net. Certains jeunes fuyant le jugement des personnes adultes préfèrent poser leur question à internet en tout anonymat. Cet outil répond à toutes les questions, même les plus intimes sans jugement et dans une discrétion totale.

Selon l’Institut National de la jeunesse et de l’Éducation, Internet est devenu pour la plupart des jeunes le lieu le plus évident de la recherche d’informations sur la santé et la sexualité, du fait des possibilités offertes par les technologies, de leur accessibilité, et de la nature des contenus disponibles. Cet institut rappelle que « L’INJEP; en partenariat avec la chaire de recherche sur la jeunesse de l’EHESP, a mené une enquête pendant un an auprès de jeunes adultes vivant en France métropolitaine. Les résultats mettent en lumière la place qu’occupe Internet dans des domaines aussi divers que les recherches d’informations sur la sexualité ou le visionnage de la pornographie et montrent l’importance de replacer les usages dans leur contexte, celui de l’expérience adolescente de la sexualité; et plus généralement de la construction sociale de l’intimité. »

Le numérique serait le centre d’information le plus sûr et le plus discret en matière de sexualité selon les jeunes. Il reste à se demander si toutes les informations qui s’y trouvent sont crédibles. Et puisque plusieurs jeunes utilisent beaucoup plus le numérique pour rechercher des informations sur leur santé sexuelle, les organismes qui s’investissent dans l’éducation aux DSSR devraient s’orienter davantage vers le numérique dans leurs actions. En effet, cela est d’autant plus important qu’en ne le faisant pas, les jeunes s’exposent aux mauvaises informations sur leur santé sexuelle et reproductive.

des jeunes et le numérique
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Les risques de l’absence du numérique dans l’éducation des jeunes aux DSSR

Comme toute chose, le numérique a aussi ses côtés négatifs. C’est d’abord un moyen d’expression qui permet à tout le monde de s’exprimer. Le numérique offre la possibilité à tout le monde et à n’importe qui de devenir informateur ou éducateur. Cette liberté sur le numérique entraîne comme conséquence un risque de mauvaise éducation ou de désinformation sur les questions de santé sexuelle; malgré leur sensibilité. Les coachs en matière de sexualité naissent comme des champignons. Sans aucune formation ou information sur le sujet, ils s’érigent en éducateur sur le sujet à travers les réseaux sociaux. Pourtant il existe des personnes très informées sur le sujet; des organisations qui travaillent sur le sujet; mais n’exploitent pas encore assez les réseaux sociaux. Alors sans une contre information crédible à tout ce qui se raconte déjà sur les réseaux sociaux en matière de santé sexuelle et reproductive; les jeunes par manque d’information crédible seront obligés malheureusement de choisir la mauvaise information.

Comment mettre le numérique au service des DSSR

Ça devient une vérité incontestable que pour atteindre les jeunes sur n’importe quel sujet il faut prendre par le numérique. Beaucoup l’ont déjà compris; c’est pourquoi nous avons une multitude de cours en ligne, nous avons plusieurs universités qui offrent leur service en ligne, et même des pharmacies et des médecins qui offrent leur service en ligne. En un mot, tout se digitalise. De l’éducation en passant par les arts jusqu’à la santé. Les droits en santé sexuels et reproductifs n’auront aucun mal à se trouver une place dans ce monde virtuel pour mieux impacter la jeunesse; sinon ils y sont déjà.

Il est vrai que certaines organisations qui travaillent sur les droits en santé sexuels et reproductifs s’évertuent de plus en plus à utiliser le numérique dans leur action de sensibilisation et d’éducation à travers des campagnes de sensibilisation. Cependant, ces organisations peuvent mieux impacter les jeunes en jouant sur leur centre d’intérêt sur le net. 

Les jeunes passent assez de temps sur TikTok à scroller des vidéos. On peut commencer par utiliser ce réseau social, et produire des capsules vidéo en prenant comme acteur les influenceurs déjà connus sur ce réseau, les utilisateurs de ce réseau seront forcément atteints par le message contenu dans la vidéo. Le même exercice peut être fait sur Facebook, qui est le réseau social le plus utilisé aujourd’hui. C’est que certaines organisations le font déjà, mais cela doit être amplifié. 

C’est peut-être aussi l’occasion de faire la promotion des applications de chat ou des sites web de conseils de jeunes. Il faut permettre aux jeunes d’avoir des outils sûrs, crédibles, discrets et anonymes en ligne pour les écouter et les prodiguer des conseils.

Faisons du numérique un outil crédible d’éducation au DSSR, et nous pourrions être sûrs d’avoir une génération mieux éduquée et mieux formée sur la question.

Fréjus ATTINDOGLO

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